Primeurs 2020, épisode 5

« Qu’importe le prix à payer ! On ne paie jamais trop cher une sensation »

Oscar Wilde

 

Acheter des vins en primeur, c’est s’offrir la certitude d’obtenir les crus recherchés à des tarifs inférieurs à ceux de leur sortie sur le marché.

En cela, l’année 2019 a été mémorable avec des baisses pouvant aller jusqu’à – 35% par rapport à 2018. Des tarifs particulièrement bas liés à la conjoncture et qui laissaient planer une inquiétude pour la suite.

Oui, 2020 est un excellent millésime. Mais à quel prix ?

 

S’il est d’une si grande qualité, c’est sans aucun doute au prix d’un remarquable investissement humain.

Mais une hausse conséquente des tarifs aurait pu être pressentie, en raison de la suppression des taxes américaines décidée par Joe Biden qui relance le marché à la hausse, et de la faiblesse des volumes disponibles.

Des rendements moins importants liés au gel mais aussi au manque d’eau qui a impacté certains vignobles, notamment ceux de la rive gauche. Les appellations Pauillac, Saint-Estèphe ou Sauternes sont concernées, et davantage encore Margaux ou Saint Julien qui enregistrent l’une des plus petites récoltes de cette dernière décennie.

 

Et pourtant, à peine arrivés sur le marché, les grands châteaux s’arrachent.

L’information a circulé par le biais de salons digitalisés et les acheteurs sont particulièrement réactifs. Les vins sont excellents, tout en équilibre et en fraîcheur ; les prix ne devraient pas excéder une hausse moyenne de 10% sur les tarifs exceptionnellement bas de 2019.

 

Ainsi, Cheval Blanc – premier grand cru classé de Saint-Emilion- a ouvert le bal et amorcé le lancement de la campagne avec une hausse de 3% par rapport au millésime 2019. Une augmentation très raisonnable également pour le château Angelus (+ 11%) et un peu plus conséquente pour le château Lafite Rothschild (+20%) dont l’intégralité des volumes s’est néanmoins écoulée en moins d’une heure.

 

2020 est un grand millésime.

L’émotion qu’il procure n’a pas prix.

Et grande pourrait être l’envie de suivre la pensée d’Oscar Wilde et d’acheter ces vins primeurs quel qu’en soit leur montant. Pour vivre la sensation, « quoi qu’il en coûte ».

Mais la formule consacrée du moment ne sera pas nécessaire pour jouir de belles sensations.

Le millésime 2020 devrait rester très abordable.

 

 

Thomas M
Thomas M

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