« Retour à la réalité » Selon Decanter

« Après 2009 et 2010, le millésime 2011 nous ramène à la réalité », déclare David Pernet, consultant auprès de grands châteaux.

« L’écart entre les premiers et deuxièmes vins sont susceptibles d’être importants, mais les meilleurs vins de cette année se situeront en qualité entre 1996 et 2006. »`Selon le propriétaire d’un château renommé du Médoc, les bordelais avaient « besoin d’un millésime ordinaire cette année, (car) le marché ne tiendrait pas un autre grand millésime. » Selon lui, il est probable que les grandes propriétés réduisent leurs prix de 20 % ou plus.

Pernet, qui travaille avec de nombreux domaines de Bordeaux, dont Pape Clément à Pessac Léognan et Clos l’Eglise à Pomerol, a déclaré qu’avec de telles conditions météorologiques variables « il y aura une large gamme de styles dans la région . Certains secteurs ont été touchés par la grêle, d’autres par la sécheresse printanière, ou la canicule à la fin du mois de Juin.»

Caractéristiques d’un millésime atypique

A Bordeaux, 2011 est un millésime qui est passé directement de l’hiver à l’été : les conditions printanières étant absentes, l’éclosion des bourgeons a démarré fin mars et la floraison mi-mai.

La qualité est variable selon les sols et les cépages. Afin d’atteindre un vin de qualité il était important de totalement éliminer les baies vertes ou roses lors de la vendange.

Climatologie de la région de Bordeaux pour le millésime primeur 2011

 

– Décembre 2010 : Le climat est plus doux et sec sur Bordeaux, avec une pluviométrie légèrement supérieure aux normales.

– Mars 2011 : temps plus sec et plus chaud que la normale.

– Avril – Mai – Juin : Des températures d’été supérieures aux normales. Des orages de grêle frappent durement le sauternais, la région de Podensac, l’Entre-deux-Mers et le Blayais, occasionnant d’importants dégâts sur près de500 hectares de vigne.

– Juillet – Août : Les températures redeviennent supérieures et provoquent des orages et pluies torrentielles mais ces pluies tant attendues arrivent trop tard pour débloquer la maturation de certaines jeunes vignes atteintes par la sécheresse. En résulte un gonflement des baies de raisin et des saveurs`

diluées, particulièrement pour les cépages merlots.

– Septembre : L’été est revenu, chaud, avec des épisodes de grêle orageux qui ravagent une partie du vignoble de Saint-Estèphe. Les nuits sont fraîches et des journées ensoleillées ont permis aux cépages cabernets sauvignons de mûrir.

 

Source: CIVB

Le classement du millésime 2011 selon Jean Marc Quarin

Jean-Marc Quarin, dégustateur diplômé et reconnu par la presse internationale, a acquis une connaissance unique des vignobles avec la capacité de pressentir les meilleurs crus. Mr Quarin publie des carnets de dégustation consacrés aux grands crus de Bordeaux.

Il anime également un site d’informations viticoles sur Internet (www.quarin.com). Il a comparé les notes qu’il a attribuées à 400 vins de Bordeaux dégustés en primeur, avec les notes données à ces mêmes vins sur tous les millésimes depuis 2000.

Il en ressort, que les blancs secs 2011 sont au niveau qualitatif du millésime 2006, les blancs liquoreux au niveau de 2005.

Pour les bordeaux rouges, ceux de la Rive Droite (St Emilion, Pomerol, Fronsac) sont au niveau qualitatif du millésime  2006. Les rouges de la Rive Gauche (Médoc et Graves) sont au niveau de l’année 2004.

Cela signifie que Jean-Marc Quarin donne donc une petite plus-value à la Rive Droite pour le millésime 2011, il insiste par ailleurs sur la progression constante et régulière de la qualité des vins de Bordeaux au cours de la période de référence, c’est-à-dire les douze derniers millésimes.

« La réussite surprise des Bordeaux 2011 » Selon Robert Parker

 

«Ce millésime est meilleur que je ne le pensais.

Il ressemble aux millésimes sous-estimés que sont 2001 et 2008. Il est même supérieur en termes de qualité. Le millésime 2011 n’a pas bénéficié pourtant d’une climatologie facile, avec un printemps chaud et sec, suivi d’un été frais, excepté quelques pointes de chaleur en juin. Sachez également que la récolte est maigre comparée à 2010 et 2009, les quantités sont donc moindres.

Le goût du vin 

De fait, il n’a pas été facile de déguster les 2011.

Il y a des vins vraiment profonds, offrant la même élégance qu’en 2009 et 2010, et il y a les autres, cette grande majorité qui sera appréciable entre 5-15 ans.

Pomerol est à coup sûr l’appellation la plus homogène, mais les prestigieuses appellations du Médoc (Pauillac, Saint-Julien, Margaux,…) s’en sortent bien. Si les 2011 ne procurent pas une émotion aussi forte que 2009 ou 2010, ils sont bien meilleurs que prévu grâce à des œnologues et vinificateurs d’exception.»

 

Source: inspiré de l’article de Robert Parker: «A Hard Rain’s A-Gonna’Fall»